Les macérâts hydro-alcooliques

Avant de voir comment réaliser un macérât de plante, quelques généralités.

L’eau est capable d’extraire une majorité de molécules intéressantes mais en phytothérapie le meilleur solvant est le mélange eau/alcool.

L’alcool comme l’éthanol ou le glycérol sont plus efficaces que l’eau seule car les molécules organiques ont des propriétés hydrophobes.

L’éthanol ou le glycérol sont capables d’extraire des composées de nature terpénique comme les résines, les essences aromatiques, les caroténoïdes et certains flavonoïdes ou composés polyphénoliques peu solubles dans l’eau.

C’est le taux d’alcool qui compte dans l’efficacité d’extraction des actifs, 

Les actifs présents dans les plantes ne sont pas tous d’une manière égale solubles dans l’alcool. C’est pour cela qu’il est nécessaire de disposer des alcools à différents degrés (60°, 70°, 80°, 90°). C’est le taux d’alcool qui compte quand on parle d’efficacité d’extraction des actifs.

 

Si vous vous lancez dans la réalisation de vos propres macérâts, n’oubliez pas de respecter les règles suivantes :

• Désinfecter les ustensiles et les récipients qui sont utilisés en les passant quelques minutes à l’eau bouillante
• Se laver les mains avant tout manipulation

 

• Réalisation d’un macérât (teinture) par macération simple

Commençons par voir comment réaliser un macérât en utilisant la partie de la plante que nous avons au préalable séchée.

La plupart des teintures sont réalisées avec un rapport 1 : 5, soit une partie de plante sèche pour 5 parties d’alcool. 

Pour mieux extraire les actifs de la plante, il faudra au préalable découper en morceaux fins la partie de la plante qui fera l’objet de macération. Il en sera de même pour les racines (utiliser un moulin à café ou blender pour faire cette découpe).

Déterminez le degré d’alcool qui sera le plus adapté à votre plante en vous servant d’ouvrages de référence comme la pharmacopée (https://ansm.sante.fr/documents/reference/la-pharmacopee-francaise, dossier 8 Substances d’origine végétale).

La partie de la plante sèche objet du macérât (racines, feuilles, sommités, …), restera dans l’alcool en vase clos pendant 10 à 15 jours. Ce temps de macération sera à adapter en fonction du type de plante. En effet, pour les plantes aromatiques riches en essences, pour obtenir une teinture au goût et à l’arôme subtiles, il faudra arrêter la macération au bout d’une semaine.

 

• Préparation

Préparez 5 fois la quantité d’alcool correspondant au poids de la plante. Si vous avez 125g de plante sèche, vous allez préparer 125 * 5 = 625ml d’alcool.

Placer la plante réduite en morceaux très fins au fond d’un bocal pouvant fermer hermétiquement. Verser l’alcool par-dessus.

Au bout de 10 à 15 jours de macération, filtrer en prenant soin de bien presser le résidu de plante dans un ligne propre. Si besoin faite un premier filtre « grossier » avec une passoire type « chinois » en inox ou avec de la gaze, et un second filtre avec un entonnoir muni d’un filtre papier.

Placer le liquide filtré dans une bouteille en verre teinté si possible muni d’un compte-goutte. Etiquetez là en indiquant sur l’étiquette le nom de la plante (genre, espèce) et la date de réalisation.

 

• Réalisation d’une alcoolature par macération simple

Cette fois-ci, voyons comment réaliser un macérât dit alcoolature. La macération se fera avec des plantes fraîches.

On utilise cette pratique pour les plantes qui perdent une partie de leur activité lors du séchage.

Il vous faudra réaliser rapidement la mise en macération de la partie de la plante afin qu’elle perde le moins d’eau possible en flétrissant.

De même que précédemment, il vous faudra définir le degré de l’alcool à utiliser.

Notez cependant, si la teneur en eau est moyenne (c’est le cas des Lamiacées de plein soleil comme le thym, la sarriette ou l’hysope) un alcool à 60° peut convenir alors que pour des plantes plus « juteuses » comme les feuilles de plantain, les racines d’Echinacea ou des Lamiacées de mi-ombre comme la mélisse il faudra utiliser un alcool à 80°.

La plupart des alcoolatures peuvent être réalisées avec un apport 1 : 5.

Le mode opératoire est identique à celui vu pour la teinture. Veiller à ce que l’alcool recouvre totalement la plante afin d’éviter les phénomènes d’oxydation.

Pensez à couper finement la plante et à tasser avec un autre local plus petit que le récipient principal.

Une fois la macération terminée, presser bien le marc pour récupérer au maximum de liquide.

La filtration se réalisera en 2 temps : filtration grossière à la passoire en inox puis filtration avec entonnoir et filtre papier.

 

• L’ajout de la glycérine végétale bio (glycérol)

Vous trouverez dans le commerce des macérâts contenant également de la glycérine bio. C’est ce que l’on appel des macérâts hydroglycérinés. C’est un 3ème solvant qui permet d’extraire les actifs solubles dans le gras. Elle améliore la conservation des macérâts aqueux des plantes.

 

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Belle découvertes et bonnes préparations !